Semelles de vent

AILLEURS EST PLUS BEAU QUE DEMAIN

dimanche 20 septembre 2009
Ailleurs est plus beau que demain...

Dimanche 26 juillet
Donc me voilà prêt à partir, la veille j'ai chargé la voiture avec mon déménagement qui était stocké dans la cave d'Annie (mon ex, mon ex-traordinaire!), c'est à dire essentiellement des bouquins et des frusques, plus quelques bricoles genre à orner les étagères. Faut dire que lors du déménagement j'avais tellement de vêtements que j'en ai donné les trois quart à Emmaüs, bref la voiture était à moitié pleine. Ca me fait penser qu'à chaque fois que j'ai changé de domicile depuis mon premier départ de Toulouse en 1967, je n'ai jamais rien emmené style meubles, objet d'art, souvenirs, fétiches... je suis toujours reparti à zéro pour orner-meubler mon nouveau home. Pourtant je suis attaché autant que tout le monde aux fétiches, mais s'est comme si à ce moment particulier je ressentais comme un besoin de délaisser toutes ces attaches, de laisser le passé pour repartir tout neuf... et puis bien entendu recommencer à accumuler des tas de choses, peut-être un besoin de compenser un manque de relationnel... ou de s'accrocher à un monde qu'on devra quitter.
Bref la veille au soir bon petit dîner bien arrosé avec mon frère Jacques chez qui je logeais depuis mon retour de  Damas, puis lever 6h, p'tit dèj, Jacques m'accompagne dans la rue pour le secouage de mouchoir, et... la route! Je dois dire qu'à ce moment là je ne me rends pas du tout compte que je parts pour 5000 km, pour Damas, c'est comme si je partais pour un we à la campagne.
Autoroute Paris Strasbourg sans problème, j'arrive vers 12h30 chez ma soeur Françoise qui m'attend avec un bon déjeuner.
Lundi 7H départ pour Salzbourg, Françoise m'accompagne jusqu'au pont de Keel , autoroute à travers des montagnes noires de sapins, l'Allemagne, que je ne connais pas et que j'avais décidé d'ignorer.

Puis on approche de l'Autriche et apparaissent sur la droite des paysages de montagne d'une douceur incroyable, des prairies d'un vert sans défaut et des forêts d'un vert plus sombre, puis disséminés des arbres solitaires, des bosquets ou des petits bois; on se demande pourquoi tout ça est si doux, et l'on s'aperçoit que les sapins anguleux et noirs ont fait place aux arrondis des feuillus, chênes, hêtres...
qui donnent au paysage un air bucolique enchanteur. Des fermes et des petits villages aux maisons aux toits rouges qui débordent se nichent dans l'ensemble pour souligner la variété des verts.
Vers midi c'est Salzbourg et une bonne bière fraîche à la terrasse d'un café. Un petit hôtel agréable juste à côté et ma voilà déambulant dans le grand beau parc qui me mène vers la vieille ville.
Entre la rivière et la forteresse perchée de Hohensalzburg, la vieille ville, ses belles maisons baroques et Mozart. Et puis les touristes! des tonnes!

Tourisme
Vous prenez l'avion, arrivée, autocar rien que pour vous qui vous amène à l'hôtel 4 étoiles réservé.Accueil par un flot de larbins de service. Si c'est le soir, dîner à l'hôtel d'une cuisine mondialisée arrosée de cocacola... Dodo dans une chambre avec clim, frigo, télé...
Le matin levé tôt, y a pas de temps à perdre, l'autocar vous amène à un monument historique, visite avec cornac parlant votre langue qui vous récite toute l'histoire parsemée de quelques anecdotes amusantes,
troupeau qui suit, appareils photos qui cliquent de toutes parts, voisin de visite qui vous fait chier...
Re car, re monument, re histoire ancienne...
Déjeuner dans un restaurant à touriste, visite de boutiques qui vous attendent ( au tournant! ), et vite le car pour visite du musée avant qu'il ne ferme.
Soirée restau avec orchestre folklorique ou danse du ventre...dodo
Le lendemain re le car qui prend la route pour des km, car aseptisé, air conditionné, bavardages du guide,
voisin de derrière qui ronfle...
Visite d'un "site historique", vieilles pierres, photos-photos, guide historique lui aussi, vous avez une heure pour vous égayer dans la ville. Midi, repas typique (tente de bédouin, narguilé...)
Et ça pendant dix jours !!!
Heureusement y a les photos, seuls souvenirs qui resteront de ce voyage.
Alors ça c'est nous à l'aéroport, ça c'est... c'est quoi ça déjà chéri ce truc pointu en pierres?... ah oui c'est les pyramides... ça c'est "notre" hôtel... ça c'est les Untel avec qui on a bien sympathisé...

Tenue générale du touriste - valable monde entier.
Touriste homme (du latin turistum, turista, turisti-bus, turist au rhum) (a pris une assurance touriste).
Donc, un chapeau style mi-colonial, mi-américain, mi-bob, plutôt genre négligé. Une chemise à fleurs pas rentrée dans le pantalon, boutons du haut défaits. Un pantacourt (signe le plus distinctif) laissant voir des mollets bien blancs, une paire de tong ou pieds nus dans des chaussures bateau.
Sans oublier l'appareil photo en bandoulière, sur le ventre, ou rivé sur l'oeil.

A propos de larbins.
Semblant de costume traditionnel, parlant un pigin hôtelier international, se précipite sur vous et votre valise qu'il vous arrache des mains, courbettes-courbettes, attentif à vos moindres souhaits (qu'il devance, liste officielle de propositions), assez professionnel, le même dans tous les hôtels de grandes chaînes internationales, pas de conversation, pas de sourire, genre automate (accepte volontiers les pourboires).

J'ai eu un très grand plaisir quand des bons amis qui revenaient de visiter la Syrie au mois d'avril dernier (sac à dos, petit hôtel du coin, moyens de locomotion locaux), m'ayant invité à dîner, m'ont dit d'emblée : " Ah! Bernard, les syriens, quels gens formidables, accueil, hospitalité...", ils n'avaient pas que visité la mosquée machin et les ruines bidule, ils avaient fait connaissance avec la Syrie et les syriens.
Différence entre faire du tourisme et faire un voyage.



26/10/2010
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