Semelles de vent

DEIR MAR-MUSA


Vue sur la steppe depuis le monastère.(vers l'orient)


Nous avons passé un week-end au monastère de Mar-Musa (Deir Mar-Musa veut dire "monastère de Saint Moïse"), et les photos vous décriront mieux l'endroit que je ne puis le faire. Pour ceux que ça intéresse voir le site  www.deirmarmusa.org  

Je suis parti jeudi après midi après les cours avec Alessandra (Alessandra est une amie italienne qui vit à Bruxelles et qui est à Damas pour suivre des cours d'arabe classique pendant trois mois à l'université), en mini-bus pour Nabek, petite ville à 80 km au nord de Damas. Le chauffeur qui a compris à nos sac-à-dos que nous allions à Mar-Musa nous propose de nous y amener, il nous dépose au pied de l'escalier qui monte au monastère. Il nous faut une petite demi heure pour grimper, le spectacle est féérique, les deux versants de la montagne se rapprochent et en haut sur un piton trône la forteresse. A l'arrivée la nuit est tombée (la nuit tombe à 5 heure en Syrie)., un homme nous montre nos chambres, les hommes sont dans les bâtiments au dessus, les femmes dans le monastère même. On fait connaissance autour d'un thé avec quelques personnes. Ce n'est que lors de la méditation que l'on s'apercevra que certaines des personnes qu'on a vues sont des moines.
Ici la vie est rythmée par les trois repas (9h15, 14h15 et 21h15), par l'heure de méditation de 19 à 20h et par la messe de 20 à 21h.
L'église est très belle et simple, une grande pièce carrée avec 4 gros piliers qui soutiennent le toit en bois, de belles fresques en bon état sur le mur du fond et sous forme de traces un peu partout. Le sol est couvert de tapis et de coussins (on se déchausse avant d'entrer comme dans les mosquées), quelques petits tabourets...
Pour la méditation, chacun s'assied où il veut, la lueur de quelques bougies rend l'atmosphère propice, et c'est une heure de silence. Le deuxième jour j'ai joué à la fin de l'heure un petit air lent de kéna avant de passer à la messe. Les quatre moines présents se sont mis en aube blanche.
Pour la messe, le père Paolo (celui qui est à l'origine de la restauration du lieu) s'assied en tailleur au milieu de l'église entre les quatre piliers, avec devant lui une toute petite table recouverte d'un napperon sur le quel sont disposés le ciboire et un coupelle avec le pain.La messe est dite tout en arabe classique, le père Paolo s'interrompt de temps en temps pour adresser la parole à un nouvel arrivant (il parle 5 ou 6 langues!), et les textes sont lus par différentes personnes de l'assistance. Au moment de la communion, la coupelle de pain passe entre toutes les mains et chacun se sert d'un morceau, puis le ciboire fait le même chemin et chacun boit son petit coup!
Les repas sont pris tous ensemble et tout le monde met la main à la pâte pour servir, desservir et faire la vaisselle. C'est le moment convivial où l'on prend des nouvelles les uns les autres, ambiance chaleureuse et nourriture très simple arrosée de thé ou de tisane de fleures. Nous étions ce soir là à peine une dizaine de "pèlerins", venus de tous les coins du monde, voyageurs solitaires (garçons sac au dos) ou jeunes venus suivre des cours d'arabe en Syrie (plutôt des filles).
Ensuite quartier libre avant d'aller se coucher.
Le lendemain matin après le petit déjeuner sur la terrasse, grande ballade à plusieurs dans les montagnes environnantes, avec partout des vues impressionnantes sur la steppe au loin ou sur le monastère. On fait un peu plus connaissance, on échange des n° de téléphone...
Déjeuner frugal, le soir re-méditation et messe. Ce jour là sont arrivés une dizaine de voyageurs, ça faisait une belle assemblée pour le repas du soir dans la tente sur pilotis  au milieu de la terrasse, tous assis sur des coussins et mangeant sur une longue nappe étalée par terre sur les tapis.

Voilà, c'est un endroit magique, impressionnant, je pense que j'y reviendrai régulièrement.
Le lendemain matin nous repartons après moult embrassades, le chauffeur du mini-bus est revenu nous chercher et il nous amène jusqu'à Maaloula que nous voulions voir avant de rentrer à Damas. C'est un très joli village accroché sur les pentes de la montagne qui à cet endroit se resserre en défilé, et dominé par des falaises de rocs couleur ocre-beige. C'est le dernier endroit où l'on parle encore l'araméen, la langue du christ, toute la population est chrétienne et il y a plein d'églises (et même un monastère de Saints Serge et Bacchus !!)

A bientôt tout le monde et pour certains à Paris
Soyez heureux!


Au dessus du monastère, vers l'ouest.



07/12/2009
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