ET C'EST REPARTI !
Salut tout le monde
Début novembre ça a commencé avec ce qu'on appelle ici, en arabe! la "routine", c'est à dire les emmerdes administratives. Il a fallu d'abord attendre la visite des architectes
des divers organismes, puis qu'ils se réunissent, qu'ils signent les projets, que la tone de paperasse passe d'une administration à l'autre pour vérification, signature, tampon,
et j'en passe... Tout ça fini, les travaux ont repris le 24, mais la fête de l'Aïd el-Kebir commençant le 26 et les voisins, comme tout le monde, nettoyant leurs maisons pour recevoir la famille pendant les 5 jours de fête, ont rouspété à cause de la poussière occasionnée. Donc les ouvriers ne sont revenus qu'aujourd'hui et ont attaqué le toit sur lequel j'ai pu enfin monter, et alors bonheur, une vue exceptionnelle de là-haut, sur le mont Qassioun et sur le dôme et deux minarets de la mosquée des Omeyades (voir photos).
Espérons que rien ne les arrêtera plus!
Depuis trois semaines retour d'un temps idyllique, ciel bleu et douceur dans la journée, fraicheur du soir. J'en profite pour faire des virées en vélo dans la Routa (l'oasis autour de Damas), petite route sans voiture sur une quinzaine de km au milieu des champs, des bois et des moutons, soit 30 km aller retour, avec mon vélo chinois à une vitesse.
Je relance "la Joyeuse Pédale Damascène" d'antan, et j'ai déjà une première adepte,
Alessandra, une copine italo-belge aux mollets bien entrainés dans la ville de Bruxelles.
De quelques considérations:
Orient vient du latin oriens: qui se lève. C'est le Levant. C'est aussi "l'ensemble des reflets irisés d'une perle". A donné orienter, s'orienter: trouver, retrouver son chemin. Je suis effectivement ici pour m'Orienter!
La ville de Damas a été anoblie par le prophète Mahomet qui a déclaré à son propos: "Allez en Syrie car c'est le plus pur des pays de Dieu et c'est l'élite de ses créatures qui y habite".
Mahomet est venu une fois à Damas et quand il aperçut la ville des hauteurs de la montagne il déclara: "Je n'entrerai pas dans cette ville car on n'entre pas deux fois au paradis".
Deux beaux jeux de mots:
En Asie centrale après la chute de l'URSS, la mondialisation s'est abattue sur chaque pays comme la vérole... et comme partout ailleurs la nomenclatura s'est emparée des finances, s'est enrichie au max et les pauvres sont devenus plus pauvres. Les gens là bas quand ils parlent maintenant de la période soviétique, parlent de "Bolchévita". Ca donne à réfléchir...
Mon copain Jean-Philippe, canadien écrivain-acteur de théâtre que j'ai connu par voyageforum, est passé à Berlin pour la fête du mur avant de venir en Syrie, et m'a raconté qu'à Berlin-Est on parlait d'"ostalgie"...
Charles Dullin avait affiché à l'entrée de son théâtre: "On est prié d'apporter son âme".
On dit toujours : "dans le temps...", mais on oublie que ce qui était bien autrefois, c'était l'avenir.
Une belle citation de Patrick Chamoiseau dans "Écrire en pays dominé" :
"L'arrivée de la télévision. Le premier appareil fut exposé dans la vitrine d'un magasin aux abords du marché aux poissons. Et, devant la vitrine, l'amas de pêcheurs, de marchandes, de vieilles madames, d'enfants, qui attendent la première émission. Et dans ce peuple de belles paroles et de commentaires, je me rappelle le silence brutal qui s'instaura dès la première image. Les esprits se retrouvèrent "happés" par Thierry la fronde et le nounours du "Bonne nuit les petits". J'ai l'impression aujourd'hui que ce silence ne s'est plus arrêté."
L'hospitalité chez les nomades:
D'abord on vous souhaite la bienvenue, puis on vous fait entrer sous la tente. On vous fait assoir à la place d'honneur, et on vous offre à boire. On prépare à manger et tout le monde mange ensemble, et c'est seulement après avoir rendu grâces qu'on vous demande comment vous vous appelez et d'où vous venez.
Demain je parts pour le monastère Deir Mar-Moussa (Monastère de Saint Moïse) perché dans les montagnes au nord de Damas. Reportage texte-photos prévu au retour.
Vue de la terrasse de la maison.
A très bientôt.
Début novembre ça a commencé avec ce qu'on appelle ici, en arabe! la "routine", c'est à dire les emmerdes administratives. Il a fallu d'abord attendre la visite des architectes
des divers organismes, puis qu'ils se réunissent, qu'ils signent les projets, que la tone de paperasse passe d'une administration à l'autre pour vérification, signature, tampon,
et j'en passe... Tout ça fini, les travaux ont repris le 24, mais la fête de l'Aïd el-Kebir commençant le 26 et les voisins, comme tout le monde, nettoyant leurs maisons pour recevoir la famille pendant les 5 jours de fête, ont rouspété à cause de la poussière occasionnée. Donc les ouvriers ne sont revenus qu'aujourd'hui et ont attaqué le toit sur lequel j'ai pu enfin monter, et alors bonheur, une vue exceptionnelle de là-haut, sur le mont Qassioun et sur le dôme et deux minarets de la mosquée des Omeyades (voir photos).
Espérons que rien ne les arrêtera plus!
Depuis trois semaines retour d'un temps idyllique, ciel bleu et douceur dans la journée, fraicheur du soir. J'en profite pour faire des virées en vélo dans la Routa (l'oasis autour de Damas), petite route sans voiture sur une quinzaine de km au milieu des champs, des bois et des moutons, soit 30 km aller retour, avec mon vélo chinois à une vitesse.
Je relance "la Joyeuse Pédale Damascène" d'antan, et j'ai déjà une première adepte,
Alessandra, une copine italo-belge aux mollets bien entrainés dans la ville de Bruxelles.
De quelques considérations:
Orient vient du latin oriens: qui se lève. C'est le Levant. C'est aussi "l'ensemble des reflets irisés d'une perle". A donné orienter, s'orienter: trouver, retrouver son chemin. Je suis effectivement ici pour m'Orienter!
La ville de Damas a été anoblie par le prophète Mahomet qui a déclaré à son propos: "Allez en Syrie car c'est le plus pur des pays de Dieu et c'est l'élite de ses créatures qui y habite".
Mahomet est venu une fois à Damas et quand il aperçut la ville des hauteurs de la montagne il déclara: "Je n'entrerai pas dans cette ville car on n'entre pas deux fois au paradis".
Deux beaux jeux de mots:
En Asie centrale après la chute de l'URSS, la mondialisation s'est abattue sur chaque pays comme la vérole... et comme partout ailleurs la nomenclatura s'est emparée des finances, s'est enrichie au max et les pauvres sont devenus plus pauvres. Les gens là bas quand ils parlent maintenant de la période soviétique, parlent de "Bolchévita". Ca donne à réfléchir...
Mon copain Jean-Philippe, canadien écrivain-acteur de théâtre que j'ai connu par voyageforum, est passé à Berlin pour la fête du mur avant de venir en Syrie, et m'a raconté qu'à Berlin-Est on parlait d'"ostalgie"...
Charles Dullin avait affiché à l'entrée de son théâtre: "On est prié d'apporter son âme".
On dit toujours : "dans le temps...", mais on oublie que ce qui était bien autrefois, c'était l'avenir.
Une belle citation de Patrick Chamoiseau dans "Écrire en pays dominé" :
"L'arrivée de la télévision. Le premier appareil fut exposé dans la vitrine d'un magasin aux abords du marché aux poissons. Et, devant la vitrine, l'amas de pêcheurs, de marchandes, de vieilles madames, d'enfants, qui attendent la première émission. Et dans ce peuple de belles paroles et de commentaires, je me rappelle le silence brutal qui s'instaura dès la première image. Les esprits se retrouvèrent "happés" par Thierry la fronde et le nounours du "Bonne nuit les petits". J'ai l'impression aujourd'hui que ce silence ne s'est plus arrêté."
L'hospitalité chez les nomades:
D'abord on vous souhaite la bienvenue, puis on vous fait entrer sous la tente. On vous fait assoir à la place d'honneur, et on vous offre à boire. On prépare à manger et tout le monde mange ensemble, et c'est seulement après avoir rendu grâces qu'on vous demande comment vous vous appelez et d'où vous venez.
Demain je parts pour le monastère Deir Mar-Moussa (Monastère de Saint Moïse) perché dans les montagnes au nord de Damas. Reportage texte-photos prévu au retour.
Vue de la terrasse de la maison.
A très bientôt.