Semelles de vent

VIENNE - ANKARA

samedi 26 septembre 2009
Vienne-Ankara

Salzbourg-Vienne, 300 km, j'en profite pour prendre le chemin des écoliers, petites routes sinueuses de montagne, villages animés, marchés, puis descente en zig-zag vers les lacs dont on longe les rives au plus près, très peu de circulation, on peut prendre son temps... Les autoroutes ont ça de bien (surtout gratuites comme ici), qu'elles vident les petites routes de campagne sur les quelles on peut prendre le temps de flâner.


Puis c'est Vienne, grande ville qui au premier abord a l'air très agréable à vivre, et je trouve un hôtel pas trop loin du centre, l'hôtel Haydn ! on est bien dans une capitale musicale. A Vienne qu'est-ce qu'on visite, le Ring, le centre historique de la ville, très grand et rempli de monuments baroques et de jardins, et saturé de touristes, impression de ville-musée. Or je hais les musées !!! Cette mise en boîte du passé, il doit bien se créer un musée par jour dans le monde, tout et n'importe quoi est prétexte à créer un nouveau musée (sans parler des commémorations-anniversaires multiples et variés ), serait-ce qu'on a tellement peur de l'avenir ? 3km/3h de queue, une foule qui vous empêche de voir, un circuit bien fléché, on s'est même pas bien a-musé !! Alors qu'il y a tellement de chose à voir et à faire dans la vie du moment-présent, et tellement de choses à rêver et projeter dans l'avenir !!
Il n'en reste pas moins que Vienne est une ville magnifique,très animée et qu'en dehors du Ring la vie a l'air d'y être très agréable.
Bonne nuit de sommeil, en soliste, chez Haynd.
Puis la route pour Arad en Roumanie. Traversée de la Hongrie sans problème (autoroute), puis bifurcation vers l'est pour rentrer en Roumanie. A la frontière personne, on n' a qu'à passer sous  les grandes baies qui devaient grouiller de douaniers, gendarmes et militaires avant 90. Nuit à Arad, petite ville de province assez sympa à vue de nez comme ça, large allée pleine d'arbres qui mène au centre ville où trône au milieu d'une grande place un beau théatre municipal aux allures baroques.

La Roumanie a un réseau de routes à 2 voies en bon état, mais largement insuffisant pour le parc automobile du pays et les nombreux camions qui le sillonnent, et comme ces routes traversent tous les villages qu'elles rencontrent, que les entrées et les sorties de ces villages sont à minimum 3 km du centre, que la vitesse y est limitée à 50 kmh et qu'il y a toujours un zozo pour respecter cette vitesse, on ne fait évidemment pas des moyennes fulgurantes! De chaque côté de ces entrées de villages, des maisons basses séparées de la route par des bas-côtés d'une dizaine de mètres de large plantés d'arbres divers dont beaucoup d'arbres fruitiers, sur des mini prairies; derrière ces maisons un peu vieillottes mais charmantes, on devine des granges, des ateliers et des potagers, puis les champs, et les gens installent sous les arbres des petits stands avec parasols pour vendre les produits de leurs jardins. Si on est patient on peut goûter le charme un peu désuet de ces scènes villageoises.
Sur la route, contrôle de gendarmerie, et là j'apprends qu'à la frontière qu'on passe si facilement, il fallait pendre une "vignetta", taxe d'une semaine, un mois ou un an qui permet de circuler en voiture dans le pays! Dressage donc de procès verbal sur l'ordinateur installé derrière leur camionnette, procès verbal qu'il faut payer dans les 48h dans une banque d'état, ce que je fis dans la ville suivante.
Entre demander sa route ou un renseignement, les gendarmes et le personnel de la banque, pas un sourire, pas le moindre intérêt pour ta personne, l'impression qu'on les emmerde quoi. Ce n'est pas suffisant comme expérience pour en déduire quoi que ce soit, mais ce n'est pas très agréable.
J'évite Bucarest car le temps passe et je vais jusqu'à la ville de Giurgiu sur la frontière avec la Bulgarie.
Bref 10h pour faire 450 km dont une centaine d'autoroute, un peu crevant, surtout qu'il faisait très chaud.

Traversée de la Bulgarie jusqu'à Edirne en Turquie. Première surprise passée la frontière, tous les panneaux sont en cyrillique, et comme les gens ne sont pas plus amènes qu'en Roumanie, on a vite fait de se perdre dans la traversée des villes. Sinon les routes sont plutôt bonnes et on trouve de beaux paysages, surtout dans les parties montagneuses. Circulation beaucoup moins dense qu'en Roumanie, peu de camions, et on tombe de temps en temps sur une charrette tirées par un cheval, avec toute la famille à l'arrière. Les villages sont du même style qu'en Roumanie, mais plus pauvres.

Puis c'est la Turquie et Edirne, première ville après la frontière, où j'arrive en milieu d'après midi. Au centre sur une colline, la grande mosquée qui domine toute la ville avec ses dômes et ses minarets élancés, tout autour des jardins et des rues très animées d'une foule de gens qui déambulent sans se presser, déjà un petit air d'orient. En contrebas un quartier piétonnier, grande place avec tables et chaises installées sous les arbres, où l'on peut, après avoir musardé, déguster un thé ou dîner, une fois la nuit tombée, d'une assiette de foie d'agneau pané et frit. L'hôtel "Caravansérail" qui donne sur cette place est installé dans un ancien caravansérail avec grande cour intérieure entourée d'arcades sur deux niveaux, idéal pour le repos du nomade!
Le lendemain Edirne-Ankara d'une seule traite par l'autoroute, qui dès qu'elle a quitté la frange côtière de la mer de Marmara, plonge vers le centre à travers des paysages immenses et grandioses de début du monde, des successions de montagnes jusqu'au bout de l'horizon, des couleurs passants du jaune à l'ocre foncé et parsemées des tâches vertes des villages nichés dans les vallées ombreuses. Les versants cultivés dessinent de grands damiers irréguliers qui reprennent le mêmes couleurs dans un ordre aléatoire.
Ankara pointe son nez au loin en milieu d'après midi.



26/10/2010
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